Mot du Maire



République Française

Département de l’Aude
Canton de Mouthoumet

Mairie de Palairac
Ferrum Fortiam Fecit

Le mot du Maire

En créant et en diffusant, à titre privé, ce site sur la petite église de notre village, l’objectif est bien évidemment de faire connaître celle-ci. Venu du XVIIème siècle sans remaniement, le mobilier de l’église a bien besoin aujourd’hui d’une bonne restauration. La municipalité a entrepris cette vaste opération au rythme de ses possibilités… L’église constituant une ressource potentielle de la collectivité, ce site vous invite à venir voir sur place, ‘en vrai’, ces pièces de l’art baroque ou classique qui pour certaines, vous l’aurez remarqué, ne manquent pas de sel… En diffusant l’information, peut être trouvera-t-on, autrepart, des Vierges avec des billes minuscules entre les doigts, ou encore des fresques symboliques semblables à la nôtre ? De réelles petites énigmes historiques apparaissent ne demandant qu’à être clarifiées.

Toutefois mon intervention, officielle, concerne un problème qui, tôt ou tard, risque de se présenter.

Le Maire est le garant de la conservation des biens de la commune et de la sécurité des personnes.
Par son caractère apparemment insolite, la décoration de l’église fera probablement naître des interprétations multiples et sujettes à la méfiance quant au problème sécuritaire. Afin de bien préciser les choses, je rappelerai certains points concernant ce sujet.

D’abord l’église est, avant tout, un lieu de culte, lié au Sacré. Depuis mille ans l’église a reçu les joies, les craintes, les espoirs, la ferveur de ceux qui y sont passés. L’architecture de celle-ci, le mobilier installé, tous ces éléments sont l’expression de la foi et des connaissances de nos anciens. L’art pour l’art n’existait pas et chaque pièce de mobilier avait sa raison d’être. Même si des pièces en plâtre récentes (20ème), ne possédant pas l’histoire ou la qualité artistique des pièces anciennes, n’ont pas été mises en avant dans ce site, elles méritent toutes le respect parce qu’elles sont le fruit du don d’une famille ou d’une autre pour telle ou telle occasion.
La fresque du Saint Calice risque d’appeler bien des commentaires… Devant l’expression crue, c-à-d sans détour, de symboles religieux entassés les uns sur les autres, certains esprits risquent de prendre un peu trop à la lettre la symbolique représentée.
Placés dans une église, ces symboles ont pourtant avant tout une signification religieuse : symboles de l’ancienne Alliance, l’ancien testament (les tables de la Loi), de la nouvelle Alliance, nouveau testament (le Saint Calice), des vertus théologales (la croix, la foi ; l’ancre, l’espérance ; le contenu du calice et la dominante rouge de l’ensemble, la charité), la réunion de tous ces symboles permettant de vaincre le péché originel ou le mal, représenté par le serpent. Ces notions pourront paraître désuètes à certains aujourd’hui, mais à l’époque elles donnaient une philosophie de la vie et l’accomplissement spirituel à suivre.
Alors pas la peine de chercher le « graal » dans l’autel ou l’Arche d’Alliance dans la mine de La Canal ou une autre. Ailleurs, dans la région proche de Palairac, il en est qui voient ces objets où ils ne sont pas, à grand renfort d’acrobaties « cabalistiques ». Que penseront-ils des objets représentés de manière explicite à Palairac ? Ils sont tout simplement à considérer au sens figuré, c-à-d … des symboles.
Toutefois je considère qu’un même symbole, par définition, peut être représentatif de sujets différents. C’est déjà vrai quand on se limite au seul domaine religieux.
Des visiteurs de l’église ont été étonnés par le temple représenté dans la fresque. Un temple de Salomon est normal dans une église, il l’est aussi apparemment dans … une loge maçonnique. Peut-être qu’une approche de ce genre, ou une autre de nature dite « hermétique », compte-tenu du contexte « socio-économique » du village aux XVIIème et XVIIIème siècles, est possible et qu’elle n’est pas forcément opposée à l’approche purement religieuse. Je donnerai mon sentiment sur ces sujets au fil des pages. La confrontation de ces approches restera sur un plan moral, spirituel, « non matériel » et sans conséquence pour la sécurité.
Par contre le Sud de la France cristallise les sujets des chercheurs de « reliques » ou de « trésors » en tous genres. Il n’y a qu’à compter le nombre de tombeaux du Christ qu’on y suppose ou les « reliques » du temple de Jérusalem qui y fleurissent çà et là. En dehors de quelques très rares recherches basées sur certaines considérations historiques ou philosophiques, toutes ces démarches reposent souvent sur la philosophie du complot et visent à casser l’édifice religieux sous prétexte que si une pierre du bas de l’édifice est mauvaise, tout l’édifice créé est mauvais, ou encore sur la croyance que les « initiés » sont des gens qui « savent » la « vérité » sur l’existence de telle relique, de tel secret historique ou de tel secret d’état, etc. Et là on cherche des preuves … matérielles.
Non, tous les Indiana Jones et autres Tomb Raider, et leur cortège d’explorateurs impénitents, ne trouveront pas leur bonheur à Palairac !

L’église a été placée sous protection électronique et video.

Il est rappelé que la visite des mines est rigoureusement interdite (art. 140 à 144-1 du code Minier), sauf autorisation en bonne et due forme. La plupart ont subi une mise en sécurité à la fois destructrice, déplorable et nécessaire.

Selon la mine, s’exerce la compétence de l’Etat (police des mines) ou la compétence du Maire.

La mine de Lacanal, qui, pour ceux qui « cherchent », possédait un système de fermeture verrouillable seulement de … l’intérieur, bénéficie d’une protection spéciale puisqu’elle constitue la zone de production de l’eau potable de la commune.

Palairac, le 28 janvier 2008

Michel Rzepecki

Maire