Luc Siméon Auguste Dagobert de Fontenille (8 mars 1736 – 18 avril 1794) était un membre de la famille Dagobert, appartenant à la petite noblesse normande. Il était le fils de Jeanne Campain et de Gabriel Dagobert, seigneur de la Bretonnière, officier dans le régiment Colonel-Général dragons.
Luc Dagobert épousa le 8 août 1780 à Cascastel, Jacquette de Pailhoux de Cascastel, fille de Joseph Gaspard de Pailhoux de Cascastel, conseiller au Conseil souverain du Roussillon et de Jeanne de Caussat de Castelmaure. Poursuivre sa biographie sur Wikipedia
Ce que ne dit pas l’article de Wikipedia, c’est que Dagobert en devenant gendre de Pailhoux de Cascastel devint aussi son associé pour l’exploitation des métaux dans les Corbières. Il récupéra même toute l’activité « fer » en 1782 lorsque Joseph Gaspard s’associa à Jean Antoine Chaptal pour ne s’occuper que des mines d’antimoine.
Avant tout militaire, Luc Dagobert délégua l’exploitation des mines (du plateau de Lacamp sur Palairac/Villerouge et Villeneuve) et la métallurgie à un gérant, logé dans une maison qu’il fit construire à Villerouge-Termenès en 1780 (qui existe toujours). Ses armoiries, abimées dans leur partie centrale (il manque les deux loups et le lion au blason), sont présentes sur la façade de la maison : D’azur, au chevron d’argent, accompagné en chef de deux loups passants d’or, et en pointe d’un lion d’argent. Supports : deux griffons. Cime : un griffon de même issant d’un casque formé d’une couronne de marquis.
La demeure qu’occupait à Cascastel son descendant d’aujourd’hui, Roger-René Dagobert, possède, en haut de la porte d’entrée, la partie manquante sur les armoiries de Villerouge (le lion et les deux loups).
Pendant la guerre d’Espagne (1793/1794), la forge de Padern, exploitée par Dagobert (par son locataire), servait à la fabrication de boulets de canon. On peut en voir un éventuel exemplaire sur le monument commémoratif élevé place de la République à Mont-Louis (Pyrénées Orientales), en face de l’église. Ce monument est singulier : 4 piliers en oblique se rejoignent dans leur partie supérieure et servent de base à une sorte de pyramidion comportant, sur les faces, les noms de lieu des principales victoires de Dagobert et son effigie. L’intérieur de cette de « pyramide » très pointue montre un petit obélisque couronné du fameux boulet. Par le trou supérieur présent à l’intersection des piliers inclinés, on pourrait voir dans ces piliers les deux branches d’un compas… (voir plus loin)
Mort à Puycerda, ses restes ont été transférés plusieurs fois. Sa tombe définitive, créée par le Préfet de l’époque (1825), qu’il partage avec le général Dugommier, se situe au cimetière Saint Martin de Perpignan.
Encore une fois elle adopte une forme particulière et similaire au monument de Mont-Louis : une réplique miniature de la pyramide de Khéops…
Roger-René Dagobert, décédé en 2007, affirmait que Dagobert était franc-maçon du Grand-Orient. Ce qui expliquerait la forme spéciale de ces monuments… La préfecture des Pyrénées Orientales conserve un tableau représentant Dagobert à cheval dû au peintre Jacques Gamelin, lui aussi franc-maçon du Grand-Orient (loge « Les vrais amis réunis » de Carcassonne).
Le bon roi Dagobert …
Roger-René Dagobert rédigea entre 1986 et 1990 un livre intitulé « Le Général Dagobert, histoire d’une famille et d’une chanson », publié en 1998 par le Cercle Général Dagobert. Il soutient dans cet ouvrage que la fameuse chanson du « bon roi Dagobert » est un pamphlet révolutionnaire, issu de la noblesse, se moquant de Luc Siméon Auguste Dagobert de Fontenille. C’est très plausible. Voici l’explication succincte du premier couplet :
- Le bon roi Dagobert a mis sa culotte à l’envers : Dagobert de Fontenille est un noble qui a pris fait et cause pour les sans-culottes, il a mis sa culotte à l’envers.
- Le bon Saint Eloi lui dit … : Saint Eloi est le patron des métallurgistes, activité qu’exerçait Dagobert de Fontenille, dont les nobles se moquaient.
- Etc.
Se reporter au livre « Eglise Saint Saturnin de Palairac : Une Demeure Philosophale ? » pour le détail de l’exploitation minière par Dagobert et Pailhoux de Cascastel
Dagobert avait présenté son postérieur, donc sa culotte à l’envers, à la mitraille espagnole sur le pont de Céret. Cet ancien noble, surveillé de près, était très aimé de ses soldats.
Merci pour l’info ;-))